Le 16 mai 2025, Bamako et Niamey ont signé un accord pour assurer l’approvisionnement en hydrocarbures des régions nord du Mali, frappées par des pénuries et une flambée des prix à la pompe.
Au terme d’une visite officielle à Niamey, le ministre malien de l’Industrie et du Commerce Moussa Alassane Diallo, a annoncé un « engagement mutuel » avec les autorités nigériennes pour alimenter les zones de Ménaka, Gao, Kidal et Tombouctou jusqu’au 31 décembre prochain. Cet accord porte à la fois sur les volumes et les prix des produits pétroliers.
Le nord du Mali dépendait largement du commerce informel avec l’Algérie. Mais les tensions diplomatiques entre Bamako et Alger ont paralysé ces échanges, aggravant les ruptures d’approvisionnement.
Pour le Niger, cet appui s’inscrit dans l’esprit de solidarité de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). « Le nord du Mali est considéré comme une neuvième région du Niger », a affirmé le ministre nigérien du Commerce.
Malgré l’acheminement de 40 citernes à Gao au début de ce mois, les défis restent nombreux notamment, l’insécurité persistante sur les axes frontaliers, les capacités limitées de la raffinerie nigérienne, la dépendance vis-à-vis du Nigéria et du port de Lomé pour compléter l’offre.
Le gouvernement malien assure que des mesures sécuritaires seront prises, mais les transporteurs restent prudents. Un précédent accord en 2024, portant sur 150 millions de litres de gasoil, avait permis de stabiliser l’alimentation électrique du pays. Reste à savoir si le nouveau dispositif tiendra face aux défis logistiques et sécuritaires.