En plénière le lundi 5 août 2024, les conseillers nationaux de la transition ont examiné et adopté le volet recette de la loi de finance rectificative (LFR) pour l’exercice 2024, à l’hémicycle du Palais du peuple de Conakry.
Par Ibrahima Traoré
Ainsi, les recettes révisées dans la LFR 2024 sont estimées à 30 741,69 milliards de GNF contre une prévision initiale de 29 942,48 milliards de GNF, soit une augmentation d’environ +2,7 %. Cette hausse serait motivée principalement par l’évolution de la situation macroéconomique du pays qui a nécessité une mise à jour des hypothèses de base ayant servi à l’élaboration de la loi de finances initiale 2024.
Augmentation des recettes fiscales à +1,53 %
Selon N’Gouamou Fabara KONE, rapporteur de la commission du Plan, des Affaires financières et du Contrôle budgétaire, les recettes fiscales, initialement prévues à 25 998,48 milliards de GNF dans la LFI 2024, sont réajustées à 26 396,36 milliards de GNF, soit une hausse +1,53 %. Cette augmentation est imputable aux impôts sur les biens et services qui ont été réhaussés (+6,60 %) pour s’établir à 829,83 milliards de GNF, les impôts sur le commerce extérieur (+4,46 %) et les impôts sur les salaires et la main-d’œuvre (+ 38,66 %).
Cependant, les autres recettes fiscales ont connu une baisse d’environ -41,30 % pour s’établir à 638,97 milliards de GNF, les impôts sur les revenus, bénéfices et gains en capital 183,26 milliards GNF soit une baisse -3,20 % et les impôts sur le patrimoine se chiffrent à 50,20 milliards de GNF soit -24,94 % de diminution.
Par ailleurs, les autres recettes du budget général ont également haussé à 1 881,02 milliards de GNF contre 1 806,92 milliards de GNF dans la LFI 2024, soit une augmentation de +4,10 %. Toutefois les dons, legs et fonds de concours sont restés inchangés par rapport à la LFI 2024 s’établissant à 1 088,44 milliards de GNF.
Les perspectives économiques également réévaluées
Dans le but de s’inscrire dans un contexte de relance économique, le gouvernement de la transition à travers son pool économique et financier a réévalué ses prévisions macroéconomiques. Ainsi, selon les projections budgétaires révisées dans la LFR 2024, le taux de croissance du PIB en 2024 est estimé à 4,2 % contre 5,4 % dans la LFI 2024, le taux d’inflation en moyenne annuelle à 10,3 % contre 8,9 % dans la LFI, le taux de pression fiscale se situera à 11,79 % contre 13,25 % dans la LFI 2024.
Cette révision des perspectives résulterait des effets négatifs de l’incendie du dépôt des hydrocarbures de Kaloum, la situation économique mondiale marquée par la persistance des répercussions de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et au Proche-Orient.
En termes de recommandations, le CNT a préconisé au gouvernement d’envisager des réformes nécessaires dans la mobilisation et la sécurisation des recettes tout en élargissant l’assiette fiscale.