Dans la soirée du 26 juillet 2023, des hauts gradés des forces armées du Niger, dont le général des forces spéciales Barmou Batoure des forces spéciales, le chef d’état-major adjoint de l’armée de terre, le général Toumba et d’autres représentants de l’armée, ont déclaré à la télévision nationale s’être rallié, aux militaires putschistes qui ont renversé le régime du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.
Les forces de défense et de sécurité, réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ont dans leur déclaration, annoncé le renversement du régime du président Mohamed Bazoum, la suspension de toutes les institutions, la fermeture des frontières terrestres et aériennes jusqu’à la stabilisation de la situation et l’instauration d’un couvre-feu de 22h à 5h du matin sur tout le territoire.
Un acte qui selon le colonel-major Amadou Abdramane Sandjodi, serait principalement motivé par « la dégradation continue de la situation sécuritaire » au Niger.
Il a également affirmé l’attachement du CNSP au respect de tous les engagements souscrits par le Niger, et rassuré la communauté nationale et internationale du respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains.
Après les coups d’Etats du Mali le 24 mai 2021 et du Burkina le 23 janvier 2022, le Niger devient le 3e pays du sahel à être touché par un coup d’Etat depuis 2020.
Pour l’heure aucun des putschistes n’a revendiqué le siège de président.
L’occident quant à lui, condamne fortement le coup d’Etat et exige la libération du président Mohamed Bazoum qui est jusqu’à ce jour l’un de ces derniers alliés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Contrairement au Mali et au Burkina, le Niger garde jusqu’à ce jour des liens privilégiés avec la France, qui y a stationné un effectif de 1 500 militaires français.
« Situé au cœur du Sahel avec un afflux de réfugiés fuyant les conflits au Nigéria et au Mali, le Niger a une économie peu diversifiée, dépendante de l’agriculture pour 40 % de son PIB. Le niveau d’extrême pauvreté, s’élevant à 41,8 % en 2021, touche plus de 10 millions de personnes.
En 2023, la croissance du PIB réel devrait être conforme au potentiel, à 6,9 %, et augmenter encore en 2024 pour atteindre 12,5 %. Ceci est dû au démarrage de la production et des exportations de pétrole à grande échelle, au soutien continu des donateurs et à un programme de réforme économique conçu pour augmenter la productivité globale et renforcer la gouvernance économique, ce qui portera le PIB par habitant à un niveau supérieur de 15% à celui de 2021 », selon la Banque mondiale.