L’activiste Kémi Séba, déchu de sa nationalité française et condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale, a officiellement déclaré sa candidature à la présidentielle du Bénin en 2026. Dans une vidéo publiée le 5 janvier 2025, le fervent défenseur du panafricanisme a détaillé son projet pour le pays natal de ses parents, affirmant vouloir combattre ce qu’il considère comme une mauvaise gouvernance sous le président Patrice Talon.
À 42 ans, Kémi Séba dont le parcours controversé comprend des condamnations en France et un passé politique marqué par l’extrémisme, s’engage désormais dans une lutte politique au Bénin. Depuis la dissolution de son mouvement antisémitisme Tribu Ka en 2006, il a radicalement changé de discours, se présentant comme un leader panafricaniste. Son appel à la révolte contre la politique de Talon met en lumière des sujets sensibles comme la crise sociale, les inégalités économiques et l’influence disproportionnée des entreprises françaises au Bénin.
Dans sa vidéo de déclaration, Kémi Séba critique vivement la gestion du pouvoir actuel, accusant la présidence de favoriser les riches et de négliger les besoins des populations les plus vulnérables. Selon lui, l’économie béninoise est dominée par les entreprises françaises, qui bénéficient de nombreuses exonérations fiscales, tandis que les entreprises locales sont lourdement taxées.
Le futur président d’« Urgences Panafricanistes » a également révélé ses intentions concernant le processus électoral. En raison de la législation exigeant des candidats un parrainage d’élus, Kémi Séba envisage des options. La première consiste à obtenir le soutien du parti d’opposition, les démocrates, dirigé par l’ex-président Boni Yayi. En cas d’échec, il projette de créer une coalition pour réformer ce qu’il qualifie de « code électoral corrompu » et en dernier recours, de lancer « l’opération Jéricho », une mobilisation populaire pour contester l’ordre établi et rendre le pouvoir au peuple.
Ce défi de Kémi Séba intervient dans un contexte où les élections présidentielles, législatives et municipales de 2026 approchent. Le président Patrice Talon, qui ne peut pas briguer un troisième mandat selon la Constitution, reste un acteur central et son départ ouvrira la voie à une nouvelle phase politique pour le Bénin.
Les prochaines étapes pour Kémi Séba seront de convaincre les électeurs béninois de sa capacité à redresser le pays, un pari ambitieux face à son absence de carrière politique locale.