Le pétrole est au cœur de la relation entre Ryad et Washington. C’est sur le Canal de Suez en 1945, lors d’une rencontre entre le président Roosevelt et Ibn Saoud, le roi fondateur du Royaume d’Arabie Saoudite, qu’un pacte stratégique aurait été signé, garantissant à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d’un accès au pétrole. Aujourd’hui, ce pacte du « Quincy » semble être rompu.
Accusé de s’aligner sur les avantages de la Russie, Ryad aurait, en début octobre, validé la baisse de production mondiale de pétrole annoncée par l’OPEP à partir de novembre pour relancer un peu plus le prix de l’or noir. En face, Washington aurait répliqué et décidé de puiser à nouveau dans ses réserves stratégiques afin de libérer 15 millions de barils en novembre, en espérant mettre à pied le programme de Biden visant à débloquer un total de 180 millions de barils pour faire baisser les prix.
« Les gens ont puisé leur stock stratégique et continuent de le faire, c’est comme un mécanisme pour manipuler les marchés alors qu’à l’origine, le but était d’atténuer les pénuries d’approvisionnement », dénonce Abdoulaziz Bin Salman, ministre de l’Energie saoudien.
Sachant que cette crise, accentuée par la guerre en Ukraine, survient alors que l’économie mondiale ne s’est pas encore remise de la pandémie de Covid19, ce bras de fer serait-il nécessaire pour le rétablissement d’un nouvel ordre mondial ?