Présenté le 31 juillet dernier, les membres du Conseil national de la transition (CNT) ont examiné et adopté le volet dépenses de la Loi de finance rectificative (LFR) pour l’exercice 2024 à l’hémicycle du palais du peuple de Conakry, le 12 août 2024.
Par Ibrahima Traoré
Après plusieurs jours d’intenses débats en commission, le volet dépenses de la LFR 2024 a été adopté à 38 649,59 milliards GNF contre 37 682,58 milliards GNF dans la LFI 2024, soit une augmentation de 2,57 %.
Hausse des dépenses courantes, baisse des dépenses d’investissement
Dans la LFR 2024, les dépenses courantes sont passées de 23 683,43 milliards de GNF contre une prévision initiale de 22 076,11 milliards de GNF, soit une augmentation de 7,28 %. Cette hausse s’expliquerait par la prise en charge des nouvelles recrues au sein de l’armée, la revalorisation des primes des enseignants-chercheurs et la reprise du paiement des agents dont les salaires étaient suspendus.
Le budget d’affectation spéciale a également été réévalué à 1 375,85 milliards GNF contre 1 048,64 milliards GNF. Les fonds tels que le Fonds commun de l’éducation et le Fonds d’investissement minier ont bénéficié de cette révision.
Cependant, les dépenses d’investissement ont été revues à la baisse en passant de 14 557,85 milliards de GNF à 13 590,29 milliards de GNF, soit une réduction 6,65 %. Cette baisse serait principalement liée aux difficultés d’absorption des projets financés par les ressources extérieures.
Faible niveau d’exécution des prévisions de la LFI 2024
Avant l’adoption de ce volet dépenses de la LFR 2024, les conseillers nationaux de la transition ont exprimé des préoccupations sur l’exécution du niveau des prévisions notamment le paiement de la dette intérieure. « En effet, malgré la liquidation à date de 419 milliards GNF sur les 800 milliards prévus en LFI 2024, le Trésor public n’a pu effectivement payer que 64,9 milliards GNF, soit 15 % d’exécution », précise le CNT.
Concernant le paiement des bourses d’entretiens des étudiants, il ressort de l’examen du rapport d’exécution de la LFI 2024 le non-paiement des bourses destinées aux étudiants guinéens à l’étranger depuis environ 11 mois, étant donné que l’entretien de ces étudiants boursiers ne coûteraient que 22 milliards GNF par an soit 1,833 milliards par mois et le Service national des bourses extérieures (SNABE) est rattaché directement à la présidence de la République.
Il faut rappeler que le volet recette de la LFR 2024 a déjà été adopté le 5 août 2024 à 30 741,69 milliards de GNF et le déficit budgétaire est estimé -7 907,7 milliards GNF.