Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, regroupés sous l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont déclaré leurs territoires “espace sans visa” pour les citoyens de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao), le samedi 14 décembre 2024.
Dans un communiqué lu par le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, les trois États affirment leur volonté de favoriser la libre circulation des personnes et des biens, malgré leur rupture politique avec la CEDEAO. Les citoyens des États membres de cette organisation pourraient ainsi entrer, circuler et résider sur le territoire de l’AES, sous réserve du respect des lois nationales en vigueur.
Les véhicules immatriculés dans la CEDEAO bénéficieraient également de cette mesure, incluant ceux destinés au transport de passagers et aux usages commerciaux. Toutefois, les autorités de l’AES excluent les « immigrants inadmissibles » sans préciser les critères définissant cette inadmissibilité.
Parallèlement, lors du sommet tenu le 15 décembre dernier à Abuja, la CEDEAO a acté la sortie du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation. A la suite des échanges entre les dirigeants de la CEDEAO, il a été décidé qu’une période de transition de six mois soit mise en place à compter du 29 janvier 2025, avant que leur départ ne devienne définitif fin juillet.
Cette décision confirme l’impasse politique entre les trois États sahéliens et la CEDEAO, accusée par l’AES d’être instrumentalisée par des intérêts étrangers, notamment ceux de la France. En quête d’autonomie, les régimes militaires du Sahel misent sur une intégration régionale renforcée et des initiatives unilatérales pour pallier leur isolement politique.