L’explosion du dépôt central d’hydrocarbure survenue dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023, à Conakry, a eu des impacts sur tous les secteurs d’activités, notamment le transport où les tarifs avaient connu des augmentations non officielles.
Par Abdoulaye Diallo
Raisons de l’augmentation des tarifs de transport
En effet, pour une gestion rationnelle du carburant, le gouvernement avait limité la quantité d’approvisionnement des engins roulants dans les stations-services comme suit : 25 litres pour les voitures et 5 litres pour les tricycles et motos. Malgré cette mesure de gestion, l’obtention du carburant dans les stations était difficile.
Suite à ces difficultés d’obtention, certains chauffeurs de taxi avaient décidé d’augmenter le prix du transport. Cheick Ahmed Kaba, conducteur de tricycle se sentant dans l’obligation d’augmenter ses tarifs, se justifie : « Moi je travaille pour quelqu’un à qui je dépose tous les jours 100 000 GNF, en passant 5 ou 6 heures à la station pour 5 litres seulement, comment je peux donner l’argent de mon patron, c’est pour cela que j’ai augmenté le transport de 2 500 à 5 000 GNF le tronçon. Je sais que c’est dur mais je n’ai pas le choix ».
Quant aux taxis-motos, ils avaient juste ajouté 5 000 GNF aux tarifs du transport habituel sur chaque tronçon, avec pour argument « manque de carburant ».
Contrairement aux taxi-motos et aux tricycles, les conducteurs de taxis-voitures avaient préféré maintenir le transport au même prix, 2 000 GNF. Namory Camara, chauffeur de taxi, explique : « On sait qu’il est difficile d’avoir de l’essence mais ce qui l’a provoqué est connu de tout le monde donc, nous les taximen, avions décidé de ne pas faire d’augmentation jusqu’à nouvel ordre ».
Retour à la normale après des semaines de crise
Après trois semaines de crise environ, des navires contenant des produits pétroliers ont pu accoster puis dépoter dans la nuit du 9 au 12 janvier 2024. Depuis ce dépotage jusqu’à date, un retour à la normale du prix des transports est constaté sur l’ensemble du territoire et les restrictions sur la vente du carburant dans les stations-services ont été levées par le gouvernement le 11 janvier 2024.
Saliou Sow, conducteur de tricycle, s’exprime sur la situation actuelle : « Je viens de la station et j’ai pris sans problème 15 litres d’essences, maintenant je vais faire comme avant, c’est-à-dire 2 500, au lieu de 5 000 GNF le tronçon et je suis très content pour ça ».
De plus, l’atmosphère et la fluidité de la circulation se sont améliorées sur toute l’étendue du territoire.