Malgré les différentes crises que traverse l’économie mondiale avec un taux d’inflation élevé dans la plupart des pays, l’indice harmonisé des prix à la consommation en Guinée a enregistré une baisse de 4,8 % à la fin du troisième trimestre 2023 contre 5,8 % au trimestre précédent.
C’est ce qui ressort du rapport du Comité de politique monétaire (CPM) de la BCRG lors de la 12e session ordinaire tenue le 12 janvier 2023 dans les locaux de la dites institution. Ainsi, cette diminution des prix à la consommation serait due à l’amélioration du niveau général des prix observée dans les régions de Nzérékoré, de Labé, de Kindia et de Faranah.
Amélioration du système financier avec l’augmentation de la liquidité globale
Grâce à la souscription des banques aux Obligations de trésor en septembre 2023, la liquidité globale du système bancaire a enregistré une contraction de 6,7 % en glissement annuel et a augmenté de 22,9 % par rapport au mois de juin 2023. Ainsi, la masse monétaire a progressé de 9,6 % pour s’établir à environ 48 044 milliards de GNF à fin septembre 2023 contre 21,6 % à fin juin 2023.
Toutes ces actions visaient à soutenir l’économie guinéenne en cette période de crises multifactorielles.
Par ailleurs, le rapport indique également que la franc guinéen (GNF) a connu une appréciation de 1,3 % par rapport au dollar américain en glissement annuel. Cette amélioration serait le fruit du renforcement des réserves de change, l’exécution du budget de l’État et l’uniformisation quotidienne des positions de change des différentes banques.
Impacts négatifs de la nouvelle crise sur tous les secteurs d’activité
Suite à l’incendie du dépôt des hydrocarbures de Kaloum dans la nuit du 17 décembre 2023, les perspectives de la BCRG sur l’économie guinéenne seraient moins reluisantes. Selon le rapport, le taux d’inflation à Conakry pourrait s’établir à 8 % en glissement annuel à la fin de l’année 2023, alors que l’État guinéen avait signé en novembre 2023, un protocole d’accord portant sur l’augmentation des salaires des fonctionnaires à partir de janvier 2024. Une situation qui pourrait entrainer une augmentation du niveau des prix par rapport aux projections faites par la BCRG avant cette crise.
D’ailleurs, lors de la présentation du projet de Loi de finance initiale 2024 en décembre dernier, le gouverneur de la BCRG avait déclaré que « l’inflation en glissement annuel au niveau national pourrait se situer à plus de 10 % en décembre 2023, contre une prévision de moins de 5 % ». Toutefois, le CPM note que « cette catastrophe aura des implications importantes sur tous les secteurs d’activité » du pays.
Pour atténuer les effets de cette tragédie sur l’économie, la principale institution financière du pays déciderait de poursuivre ses réformes à travers un plan de relance économique tout en maintenant inchangés le taux directeur et le coefficient des réserves obligatoires respectivement à 11 % et 13 %.
Cependant, « d’autres facteurs pourront aussi aider notamment la poursuite de la mise en œuvre du Programme de référence intérimaire, la stricte application de la mesure de rapatriement des recettes d’exportation, la poursuite de la réalisation des infrastructures routières et énergétiques et les appuis budgétaires ».