Pour la première fois depuis le début de la période hivernale en juin, les pluies diluviennes ont causé d’importantes inondations à Conakry, conduisant à de nombreuses pertes matériels et un mort à compter de la nuit du Vendredi au Samedi 24 août 2024. Les quartiers les plus submergés étaient Sanoyah, Kissosso, Lambayi, Wanindara, Matoto, Kobaya.
L’urbanisation galopante des domaines maritimes, des caniveaux obstrués pourraient être l’une des causes de cette inondation.
Dans le quartier Kobaya, Abdoulaye Camara, l’un des sinistrés, indique avoir tout perdu : « la pluie a commencé à 4h jusqu’à 13H, en ce moment notre terrasse et la maison, tout était rempli d’eau, nous avons appelé au secours…Nous avons tout perdu ».
Chez l’humoriste Kabakoudou également, à Matoto, Mosquée Fofanayah, des dégâts matériels ont été observés, explique Sekou Cocket Camara : « je suis dans ce quartier ça fait 15 ans maintenant, l’eau n’a jamais débordé comme ça, c’est la première fois, les dégâts sont énormes quand même, on ne peut pas tout citer ».
Face à l’urgence de la situation, l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH), en partenariat avec la protection civile et les conseillers des différentes délégations spéciales, ont déployé des équipes sur le terrain pour porter assistance aux victimes, mais aussi pour évaluer les dégâts. L’inondation a enregistré des dégâts matériels et de perte en vie humaine, selon le bilan provisoire de l’ANGUCH, 3 437 ménages ont été impactés dont plus 300 personnes ont bénéficié du sauvetage de la protection civile, 7 maisons d’habitations complètement détruites, 17 185 personnes sinistrées, 61 points d’eau ont été endommagés, 1 cas de disparition et deux pertes en vie humaine.
Le 25 août 2024, le premier ministre guinéen, Ban Oury à travers son compte X a exprimé la solidarité du gouvernement face à cette catastrophe naturelle, tout en remerciant les services spécialisés et des volontaires qui ont secouru les sinistrés : « le gouvernement est solidaire de tous nos compatriotes touchés par les inondations…merci aux services spécialisés et aux nombreux volontaires qui ont porté assistance aux victimes ».
Ibrahima Kalil Condé, ministre de l’administration du territoire a invité les personnes habitant dans les zones qui obstruent le passage de l’eau à quitter les lieux : « Depuis 2023, y a eu une cartographie des zones inondables du grand Conakry et même sur toute l’étendue du territoire. Cette cartographie est disponible au niveau du MATD. Alors nous invitons nos concitoyens qui ont fait des constructions anarchiques au niveau des bas-fonds… dans les lieux qui obstruent le passage de l’eau, nous les invitons à dégager les lieux parce que les dispositions seront prises pour occuper ces zones là à l’avantage de la population ».
Par ailleurs, la Guinée n’est pas le seul pays frappé par ces intempéries, le 23 août 2024, le gouvernement de la transition malienne a déclaré l’état de catastrophe national à la suite des inondations causées par les pluies torrentielles. Selon le communiqué du conseil des ministres, du début de l’hivernage à la date du 22 août 2024, 122 cas d’inondations ont été enregistrés dans 17 régions et le district de Bamako qui ont touché 7 077 ménages, soit 47 374 personnes sinistrées, occasionnant ainsi le décès de 30 personnes.
À noter que l’Administration Nationale de la Météorologie (ANM), a appelé la population à la prudence en cette période hivernale, et à la considération des alertes Météorologiques.