Sur la période de 2009 à 2022, l’Afrique a réalisé 1,69 milliard d’euros de recettes supplémentaires, grâce à des divulgations volontaires, à la mise en œuvre de mécanismes d’échange d’informations et à des enquêtes rigoureuses sur les activités extraterritoriales liées à l’évasion fiscale et aux flux financiers illicites. Selon le rapport Transparence fiscale en Afrique 2023, publié au cours de la 13e réunion de l’Initiative Afrique, en Afrique du Sud, le 08 juillet 2023.
Coproduit par le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, la commission de l’Union africaine et le Forum de l’administration fiscale africaine, avec le soutien de la Banque africaine de développement et la participation de 5 pays tiers à l’étude.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que l’Afrique perd jusqu’à 60 milliards USD chaque année en flux financiers illicites. Le rapport intervient alors que les gouvernements africains continuent d’intensifier leurs efforts pour renforcer la mobilisation des ressources intérieures face aux vents contraires de l’économie, notamment l’inflation mondiale et l’augmentation des niveaux d’endettement.
Dans son discours d’ouverture, le ministre sud-africain des Finances Enoch Godongwana a déclaré « Au cours des huit dernières années, l’Initiative Afrique a changé le paysage de la transparence fiscale en Afrique et a contribué à la mobilisation de plus de 300 millions d’euros de ressources intérieures ».
Selon le rapport, la transparence fiscale est fondamentale pour le développement durable d’un pays et la capacité de son gouvernement à répondre aux besoins de sa population. En l’absence de transparence, les systèmes fiscaux sont exposés à l’évasion fiscale, ce qui nuit à la perception des recettes fiscales et à leur équité. Le manque de transparence favorise également d’autres formes de flux financiers illicites, qui ont des conséquences négatives sur le développement.
La cheffe du secrétariat du Forum mondial, Zayda Manatta, au cours de la présentation du rapport a cité une étude de la Banque mondiale qui projetait que la participation aux mécanismes d’échange de renseignements pourrait accroître les recettes fiscales des pays africains de 5 % à 19 % du produit intérieur brut (PIB).
Pour rappel, l’Initiative Afrique est un programme régional lancé en 2014 par le Forum mondial, ses membres africains et divers partenaires. Elle a pour objectif de dévoiler les atouts de la transparence fiscale et de l’échange de renseignements dans la lutte contre la fraude fiscale et les autres flux financiers illicites afin de soutenir le développement des pays africains.