Par Mohamed Lamine SIDIBE
Du 22 au 24 août 2023, les pays des BRICS ont tenu leur réunion annuelle à Johannesburg, en Afrique du Sud, au cours de laquelle ils ont accueilli six nouveaux membres : L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Iran, l’Égypte, l’Argentine et l’Éthiopie.
Cette expansion stratégique marque le début d’une nouvelle ère dans l’architecture mondiale de l’approvisionnement et du commerce des produits agricoles, miniers et énergétiques.
L’Arabie saoudite et la Russie sont déjà les plus grands exportateurs mondiaux de combustibles fossiles et sont toutes deux membres de l’OPEP.
L’Inde et la Chine sont les deux plus grands consommateurs de combustibles fossiles au monde. Ces deux pays coopèrent financièrement avec leurs homologues saoudiens et russes pour acheter des produits énergétiques dans leurs monnaies locales respectives.
Le Brésil et la Russie sont également de grands producteurs de minéraux essentiels à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Par exemple, la Russie est l’un des plus grands producteurs mondiaux de nickel et de palladium, sans parler de l’aluminium. Le Brésil, quant à lui, excelle dans l’exportation de fer et de bauxite. La Chine, quant à elle, occupe une position dominante dans le raffinage des minéraux de transition.
En termes de production agricole, le Brésil et la Chine ont atteint des niveaux d’échanges record. En 2022, les importations chinoises de maïs en provenance du Brésil ont atteint 2,6 millions de tonnes, soit 29,3 % des exportations totales de maïs du Brésil au cours de l’année écoulée. Le même scénario peut être observé entre la Chine et l’Afrique du Sud, où le plus grand négociant agricole chinois (COFCO) cultive le marché sud-africain depuis longtemps. COFCO a importé 53 000 tonnes de maïs fourrager de la nation arc-en-ciel en 2023 et prévoit de signer des contrats d’approvisionnement avec sept entreprises agricoles sud-africaines.
Quant à l’Afrique, elle devrait définir une stratégie claire et cohérente en matière d’investissement, de financement des infrastructures, de formation et d’éducation avec ces partenaires des BRICS, tout en évitant de devenir un acteur qui se fera dicter ses processus de développement, comme ce fut le cas avec les institutions de Bretton Woods.