Avec une inflation alimentaire atteignant 40,66 % en mai 2024, soit son plus haut niveau depuis près de 30 ans, l’accès à la nourriture est devenu une priorité pour les ménages nigérians. C’est ce que révèle la 5e édition de General Household Survey–Panel (GHS-Panel), publié le 21 novembre 2024 par le Bureau nigérian des statistiques (NBS).
D’après le rapport, 71 % des ménages du Nigeria considère la hausse des prix des denrées alimentaires les plus consommées (oignon, tomate, riz, huile de cuisine, poulet congelé, farine de blé, igname, etc.) comme premier choc économique. Les zones urbaines sont particulièrement affectées : 75,5 % des ménages urbains subissent la flambée des prix, contre 68,9 % en zones rurales. Selon le NBS, cette disparité s’explique par la dépendance de ménages urbains aux achats des denrée alimentaires dans les marchés, contrairement aux ménages ruraux, qui produisent souvent eux-mêmes une grande partie de leur alimentation.
Pour faire face à une demande inélastique des produits alimentaires (la demande ne varie pas avec la flambé des prix), les ménages ont développé 3 stratégies. En effet, 48 % des ménages ont limité leur consommation alimentaire, 36,1 % ont compté sur l’aide d’amis ou de parents pendant que 32,6 % ont réduit les quantités de nourriture achetées par rapport au passé.
Enfin, l’inflation globale au Nigeria reste élevée, avec un taux de 33,88 % en septembre 2024, confirmant les difficultés économiques généralisées dans le pays.