Réunis à Conakry du 28 au 30 avril 2025, des experts africains ont planché sur l’élaboration d’une feuille de route pour moderniser le secteur semencier guinéen, considéré comme un levier essentiel pour la souveraineté alimentaire du pays.
La Guinée veut accélérer la transformation de son secteur agricole en s’attaquant à l’un de ses maillons les plus stratégiques : la production de semences. La capitale a accueilli un sommet régional axé sur la structuration de la filière, en présence d’experts venus du Nigeria, du Ghana, du Bénin ou encore du Cameroun. L’objectif est d’élaborer une feuille de route harmonisée pour améliorer la qualité et la disponibilité des semences agricoles sur le territoire.
Alors que près de 90 % des semences utilisées en Afrique proviennent encore de systèmes traditionnels selon la FAO, les autorités guinéennes estiment que le pays doit passer à une production plus encadrée, axée sur la performance. « Les travaux que vous venez de réaliser ne doivent pas rester dans les tiroirs », a insisté le ministre de l’Agriculture Félix Lamah, à la clôture du sommet.
L’événement s’inscrit dans une dynamique sous-régionale déjà amorcée dans les autres pays de l’Union du fleuve Mano, comme la Côte d’Ivoire, le Liberia ou la Sierra Leone. En Guinée, l’élaboration de cette feuille de route est appuyée par des institutions comme AfricaRice et l’ITA, en collaboration avec les experts nationaux.
L’enjeu est de taille car, l’agriculture contribue à 29 % du PIB guinéen et emploie environ 58 % de la population active. Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et répondre aux défis du changement climatique, la qualité des intrants agricoles, à commencer par les semences, devient un chantier prioritaire.































