Après la pandémie de Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne qui continue de bouleverser l’économie mondiale, le conflit entre l’Israël et le Hamas, éclaté le 7 octobre 2023, pourrait encore aggraver la situation économique des pays du monde.
Depuis le début du conflit, les cours du pétrole ont augmenté d’environ 6 % et celui de l’or, de 8 % selon la Banque mondiale, tandis que « les prix des produits agricoles, des métaux et des autres matières premières ont à peine bougé ».
« Nous avons vu quelques réactions sur le marché pétrolier, mais il est trop tôt pour en dire plus, on voit des hausses et des baisses se succéder. Nous suivons la situation de très près », avait déclaré Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI lors de la conférence Future investment initiative (FFI) en Arabie Saoudite en octobre 2023.
Eventuelle détérioration des activités économiques mondiale
De nombreux experts estimeraient que la situation économique mondiale va se détériorer si le conflit n’est pas maîtrisé. L’impact sur l’économie mondiale dépendrait essentiellement de la durée et de l’intensification. Pour les économies de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, l’impact serait plus marqué et immédiat.
Au lendemain du début de l’éclatement de la guerre, la bourse de Tel Aviv a connu sa chute la plus importante depuis mars 2020, glissant de plus de 6 %. Dans les pays arabes notamment en Arabie saoudite et en Egypte, la baisse aurait été plus mesurée.
« Je pense que ce qui se passe en Israël et à Gaza aura un grave impact sur le développement économique. Nous nous trouvons à un moment très dangereux », a déclaré le président de la Banque mondiale, Ajay Banga.
Trois hypothèses pour évaluer l’impact de la guerre sur l’économie mondiale
Selon les perspectives de la Banque mondiale, les prix des produits de base et les cours des métaux de base devraient baisser respectivement de 4,1 % et 5 % en 2024 et « les impacts de la guerre dépendront du degré de perturbation des approvisionnements en pétrole ».
Ainsi, dans une hypothèse de « perturbation limitée » de la guerre, l’offre mondiale de pétrole devrait être réduite de 500 000 à 2 millions de barils par jour et le prix du pétrole augmenterait environ de 3 à 13 % par rapport à la moyenne de référence pour le trimestre actuel, soit un prix du baril compris entre 93 et 102 dollars. Pour une « perturbation moyenne », l’offre mondiale de pétrole diminuerait de 3 à 5 millions de barils par jour et le prix du pétrole augmenterait alors entre 21 et 35 %, soit une variation de 109 à 121 USD par baril. Enfin, dans l’hypothèse de « perturbation majeure », la production mondiale de pétrole se réduirait de 6 à 8 millions de barils par jour, provoquant une hausse des prix de 56 à 75 % dans un premier temps, soit un prix compris entre 140 et 157 dollars le baril.
Or, le schéma de référence actuel établi par la Banque mondiale indique que les prix du pétrole devraient atteindre en moyenne 90 USD par baril au cours du trimestre actuel avant de chuter à 81 USD en moyenne en 2024 grâce au ralentissement de la croissance économique mondiale.
Des pertes en vie humaine de plus en plus enregistrées
Un mois après le déclenchement de la guerre entre le Hamas et Israël, des milliers de personnes ont déjà trouvé la mort ainsi que de nombreux habitants ont été obligés de quitter leur lieu de résidence. Selon le ministère de la Santé de Gaza, environ 10 328 palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens dont environ 4 237 enfants et 2 741 femmes. Du côté israélien, les autorités ont fait état d’un bilan de plus de 1 400 morts. L’armée israélienne indiquerait également qu’environ 220 otages israéliens et étrangers sont détenus par le Hamas.