Le bloc politique Union Sacrée, formé en avril 2024 dans une dynamique d’unité au siège de l’UFDG, n’aura pas tenu longtemps. Dans un coup de théâtre, les principaux partis et coalitions membres, notamment l’ANAD, le RPG Arc-en-ciel et le FNDC politique, ont annoncé leur retrait ce lundi 14 octobre.
Par Djibril Diarso
Dans une déclaration commune, les démissionnaires accusent l’Union Sacrée d’avoir dévié de sa charte fondatrice, adoptée le 22 avril dernier à Conakry. Cette charte avait pour mission principale de contraindre la junte à organiser les élections avant le 31 décembre 2024. En cas d’échec, l’Union Sacrée devait exiger le départ des militaires et la mise en place d’une transition civile. Les partis signataires dénoncent une accumulation de décisions unilatérales en contradiction avec les engagements initiaux. Ils fustigent notamment la tenue répétée de conférences sans concertation préalable, ce qui a conduit à des positions incohérentes, souvent en déphasage avec les objectifs définis dans la charte.
Malgré ce retrait, les partis insistent sur leur détermination à faire respecter l’agenda électoral et à garantir une transition démocratique. Ils promettent de mobiliser leurs forces pour que les engagements pris en avril soient réalisés avec ou sans l’Union Sacrée.
Cette rupture fragilise sérieusement l’Union Sacrée, qui perd certains de ses membres les plus influents. À quelques mois de la fin d’année, le retrait de l’ANAD, du RPG Arc-en-ciel et du FNDC politique pourrait recomposer les alliances et redéfinir les stratégies d’opposition à la junte.
Reste à savoir si l’Union Sacrée, désormais amputée de ces poids lourds, parviendra à maintenir le cap ou sombrera. Le paysage politique guinéen semble désormais plus fragmenté que jamais, à l’aube d’une échéance décisive pour l’avenir du pays.