Les premiers panels du SMG 2022 se sont tenus ce mercredi 16 novembre au Chapiteau du palais du Peuple. Cette table ronde a réuni des acteurs du développement socio-économique du secteur minier pour discuter de la mise en place des stratégies d’utilisation des ressources naturelles en Guinée pour la croissance de l’économie tout en travaillant une approche de développement durable.
Par Alpha Ibrahima Barry
Dans le cadre de la mise en œuvre d’une stratégie de diversification et la création d’un environnement stable qui pourrait favoriser l’exploitation minière responsable et l’accès aux avantages miniers, Lancinet Condé, Ministre du Budget, a présenté le rôle que pourrait jouer le secteur minier pour une croissance résiliente et propre en Guinée, « Le fort potentiel minier guinéen crée une opportunité par rapport au changement de la situation économique. Le secteur minier endosse une responsabilité vis-à-vis de la croissance économique, de la création d’emploi et des financements budgétaires. La forte dépendance de l’économie au secteur minier s’explique par les 83% d’exportations minières ».
Sur la thématique des politiques gouvernementales visant à encourager l’exploitation minière diversifiée, l’accès à l’information, la responsabilité et la transparence, Dr Karamo Kaba, Gouverneur de la BCRG a estimé, « Le moment est favorable pour l’utilisation des ressources issues du secteur minier en vue d’engager une diversification économique car, toute croissance fondée sur un développement rapide du secteur minier entraine une hausse du taux d’emploi », il a ensuite ajouté, « Il serait important de rapatrier des devises pour renforcer le franc guinéen et conforter sa position sur le marché des changes. Cette démarche vise à rendre le secteur financier plus solide et permet de disposer des ajouts de l’activité minière pour les réinvestir dans d’autres secteurs, ce qui pourrait prévenir l’inflation ».
Jolita Pons, Représentante de l’UE en Guinée, a rappelé la volonté de l’instance européenne à fournir une assistance technique aux pays africains dans la mobilisation des ressources minérales et la nécessité pour elle d’augmenter de façon significative ses chaines d’approvisionnement en ressources minières et en matières premières. Elle aurait également réfléchi à la mise en place de projets avec des partenaires à fort potentiel minier notamment la Guinée.
En outre, en vue de trouver un équilibre entre le développement local et l’expertise internationale, il serait nécessaire de mettre un accent particulier sur la collaboration entre le gouvernement et le secteur privé afin de créer une industrie minière solide, durable et rentable pour la Guinée.
La transition énergétique à l’échelle mondiale et opportunités pour l’industrie minière en Guinée
L’industrie minière guinéenne pourrait jouer un rôle accélérateur dans la lutte contre le réchauffement climatique et le soutien à la transition énergétique mondiale. Les pratiques Environnementales, Sociales et de bonne Gouvernance (ESG) et la transition énergétique seraient potentiellement l’une des plus grandes opportunités pour le secteur minier guinéen. Des échanges ont eu lieu sur le potentiel de ressources de la Guinée pour les minéraux critiques, le potentiel de l’industrie minière afin de se positionner pour tirer parti de la dynamique de l’énergie verte.
Parlant de la disponibilité des énergies vertes en Guinée pour le secteur minier, Gabriel, Directeur général de Vivo Energy a déclaré, « Nous offrons des solutions innovantes aux compagnies minières dans la fourniture d’énergies renouvelables notamment grâce à notre système de production qui pourrait atteindre 30% de taux de pénétration avec l’installation des panneaux solaires et des batteries… ».
Pour adopter des pratiques minières intelligentes face au climat et atténuer l’impact négatif qu’il regorge, il serait primordial que le gouvernement et le secteur privé travaillent en parfaite collaboration.
De la bauxite à l’aluminium en Guinée pour une transformation durable pour l’économie du pays
La Guinée possède de vastes ressources minérales, hydroélectriques et agricoles et d’immenses potentiels à valoriser. Plus d’un tiers des réserves mondiales de bauxite (40 milliards de tonnes), les plus grands gisements au monde inexploités de fer (20 milliards de tonnes), avec un minerai de première qualité (teneur supérieure à 60%). Elle possède 700 000 tonnes d’or, 30 à 40 millions de carats de réserves prouvées de diamants et 500 millions de carats de réserves probables selon le MMG.
Les projets d’extraction de bauxite pourraient contribuer de manière substantielle à l’économie du pays. Pour cela, il faudra réglementer l’industrie de la bauxite et minimiser les contraintes pour une industrie d’alumine pour une transformation durable de l’industrie en Guinée par le développement d’une filière bauxite-alumine-aluminium.
Développement des grands gisements de fer en Guinée, nouvelles perspectives
Simandou, à elle seule, pourrait à terme produire 150 millions de tonnes de minerais de fer par an, faisant de la Guinée le 3e exportateur mondial. L’ajout de Nimba et de Zogota pourrait accélérer le développement économique et consolider la position de la Guinée en tant que 1e exportateur de minerai de fer. Les intervenants de l’industrie ont présenté des mises à jour sur les projets en cours et discuté des nouvelles opportunités en tenant compte des infrastructures nécessaires pour amener le minerai de fer à la production. Ils ont été également discutés de la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest sur le marché mondial du minerai de fer.
La Guinée est également connue pour ses ressources en or et en diamants et possède des quantités commercialement viables de graphite, de manganèse, de nickel… Les développeurs de projets, les géologues… ont discuté des plans d’exploration et de production actuels du minerai de fer vers d’autres ressources minérales.
La dernière journée du SMG se tient aujourd’hui. Le financement des projets miniers en Guinée, la place qu’occupe les femmes dans les mines, la collaboration pour la durabilité, le développement environnemental, social et communautaire, les innovations, la technologie et la formation seront au centre des discussions.