Après 22 mois d’audience, le verdict du procès du massacre du 28 septembre 2009 est tombé ce mercredi 31 juillet 2024, à la Cour d’appel de Conakry. En vue des chefs d’accusations retenues à l’encontre des coupables, les peines restent clémentes par rapport au massacre qui a fait environ 150 morts et plus de 100 femmes violées.
Par Nanfadima Condé
De l’ouverture de ce procès le 28 septembre 2022 à date, les juges ont entendu 12 accusés notamment Moussa Dadis Camara ancien président de la transition pour des faits d’infractions de droit commun telles que le meurtre, assassinat, viol, violence sexuelle… et de crime contre l’humanité, mais également une centaine de victimes et de nombreux témoins parmi lesquels Amadou Oury Bah, actuel Premier ministre de la Guinée.
Dans le verdict lu par le président du tribunal Ibrahima Sory II Tounkara, les accusés Moussa Dadis Camara, Moussa Tiegboro Camara ont été reconnus coupable des faits et condamné à mêmement 20 ans de prison ; Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, ancien Aide de camp a été condamné à 10 ans ; Marcel Guilavogui à 18 ans ; Blaise Gomou à 15 ans ; Paul Mansa Guilavogui à 10 ans ; Mamadou Aliou Keïta à 11 ans. Concernant Claude Pivi, qui reste introuvable depuis son évasion le 4 novembre 2023, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 25 ans et un mandat d’arrêt a été émis contre lui.
En plus des peines d’emprisonnement, Moussa Dadis Camara, Toumba, Tiégboro, Claude Pivi, Marcel Guilavogui, Blaise Gomou, Paul Mansa Guilavogui, Aliou Keîta sont également condamnés à payer des sommes en guise de réparation aux victimes : un franc symbolique pour chaque ONG constituée et des montants compris entre 200 millions et 1,5 milliards GNF pour chaque cas de viols, de pillage, de tortures, etc.
Cependant, François Cécé Raphael Haba, Ibrahima Camara alias Kalonzo, Alpha Amadou Baldé et Abdoulaye Cherif Diaby ont été reconnus non coupable. Par ailleurs, l’action publique a été éteinte à l’égard de Mamadouba Toto Camara et Sambarou Diamankan suite à leur décès.
A noter que la tenue du procès du 28 septembre en Guinée, marque un moment historique et un succès pour la justice guinéenne. Pour la 1re fois, un ancien président est jugé dans ce pays de l’Afrique de l’ouest.