Dans un contexte macroéconomique précaire, les hypothèses de base ayant servi à l’élaboration de la loi de finance initiale 2024 ont été ajustées par les décideurs. Le 31 juillet 2024, le ministre du Budget Facinet Sylla, a présenté le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour l’année 2024 au Conseil national de la transition, à l’hémicycle du Palais du peuple de Conakry.
Par Abdoulaye Diallo
Dans ce PLFR 2024, les prévisions du volet recette ont progressé de +2,7 % pour s’établir à 30 742 milliards GNF contre 29 942,48 milliards de GNF dans la loi de finances initiale (LFI) 2024 et les recettes extérieures ont été également portées à la hausse de +21 %. D’autre part, la pression fiscale est évaluée à environ 12 % du PIB contre 13 % dans le budget initial, soit une baisse de -1 %. Selon le ministre Sylla, cette diminution de la pression fiscale s’explique principalement par les avantages fiscaux accordés pour soutenir l’investissement massif, notamment le projet Simandou.
En parallèle, les prévisions de dépenses se sont accrues de +2,6 % pour se chiffrer à 38 650 milliards GNF contre 37 682,58 milliards GNF dans la LFI 2024. Environ 40 % des dépenses totales de l’État représentent les dépenses d’investissement, financées à hauteur de 56 % des ressources intérieures. Cette allocation des ressources vers l’investissement serait dans l’objectif de palier au déficit d’infrastructure dans le pays.
Par ailleurs, le document présente un solde déficitaire de 7 908 milliards GNF, soit une baisse du déficit qui passe à 3,3 % du PIB contre 3,8 % initialement prévu. Le ministre du budget a indiqué que ce gap est entièrement couvert par des opérations de financement clairement identifiées pour 20 687 milliards GNF de ressources et 12 779 milliards GNF de charges.
Rappelons qu’à l’occasion de la célébration des deux ans de la Compagnie du Transguinéen, le ministre du budget Facinet Sylla avait souligné que le projet Simandou contribue déjà à la réduction du déficit budgétaire dans les prévisions de l’année 2024 et que son entrée en production augmenterait les recettes d’au minimum 2 milliards par an.