En raison des inondations dévastatrices qui ont eu lieu au Pakistan l’été dernier accentuées par la crise énergétique mondiale, une conférence organisée par les Nations Unies s’est tenue à Genève, en Suisse, ce lundi 9 janvier 2023 pour mobiliser au moins la moitié des 16,3 milliards de dollars jugés nécessaires pour redresser l’économie pakistanaise. Cette conférence a réuni plus de 40 pays.
La situation pakistanaise est d’autant plus difficile que le pays subi une forte pression sur sa dette, António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, dénonce la responsabilité du système financier, « ce pays est victime du chaos climatique et d’un système financier mondial en faillite morale, il a impérativement besoin d’investissements massifs », a-t-il plaidé.
Le groupe de la Banque islamique de développement s’est engagé à financer 4,2 milliards de dollars au cours des 3 prochaines années. Et quelques pays ont fait des annonces à cet effet, dont les États-Unis avec 100 millions de dollars supplémentaires.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a annoncé que son pays va apporter 360 millions d’euros qui porteront sur des projets de reconstruction, « nous devons démontrer que lorsqu’un pays est exposé à un choc de cette ampleur, la communauté internationale, et en particulier l’ensemble des institutions financières, sont capables de se mobiliser pour l’accompagner vers une reconstruction plus résiliente », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Pakistan consacre 40% de son budget à rembourser sa dette qui représente 130 milliards de dollars. En 2022, le pays a dû payer 15 milliards d’intérêts. Ses créanciers pourraient lui réclamer 38 milliards de dollars en 2023, selon les calculs du FMI. Cette poussée s’explique par l’appréciation du dollar face aux devises locales mais aussi la hausse des taux d’intérêts.
Le Pakistan est le 5e pays le plus peuplé avec 231 402 117 habitants en 2021 et aussi l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique et pourtant il est responsable de -1% des émissions de gaz à effets de serre.
A rappeler que la dette des pays à faibles revenus a atteint 9 000 milliards de dollars en 2021 contre 2 500 milliards en 2003. Cette dette qui était majoritairement détenue par les institutions est désormais à 60% entre les mains du secteur privé et particulièrement des banques chinoises.